Harlan Libre n°11
La Legio Ordo au bord de l’implosion
Un dirigeant de la Legio Ordo s’exprime publiquement et lève enfin le voile sur l’omerta qui y régnait depuis plusieurs années. Sire Merik s’est confié à notre rédaction, il y a maintenant quelques jours et nous souhaitions partager avec vous ces quelques moments. Il revient avec véhémence sur les événements qui ont marqué l’agenda politique ces dernières semaines. Sa courte période d'absence lui offre, à notre avis, le recul nécessaire pour éclairer d’un jour nouveau les récents bouleversement de notre monde.
Après avoir quitté la faction lors de son procès dans l’affaire du Chat, sire Merik a négocié sa réintégration dans la faction comme mercenaire pour plusieurs milliers d’écus, afin de prendre part à la Guerre de Karme. Ses faits d’arme et sa réputation l’ont propulsé aux plus hautes sphères de l'État lors du transfert de pouvoir entre Tiplish et Gostcham. En tant que membre à part entière du triumvirat mis en place à la Legio Ordio, Sire Mérik reste un interlocuteur de poids dans la géopolitique Harlanaise.
Pendant des années la Legio Ordo a fonctionné en cercle fermé, la loi du silence était de mise, les seules informations qui filtraient étaient des déclarations publiques concernant le fonctionnement de la faction. Lors de la passation de pouvoir, tout Harlan fut aussi étonné que nous de cette annonce. Pour la première fois, un des dirigeant ose ouvertement remettre en cause le fonctionnement de la faction.
Sire Merik semble assez radical dans ses propos, il dresse un bilan affligeant de ce qu’est devenue la Legio Ordo : «La faction était censée attirer les meilleurs guerriers d’Harlan, notre sédentarisation nous a engraissé. Les anciens sombrent dans l'opulence du confort urbain et en oublient les valeurs fondatrices, ce luxe nous gangrène tous, Providia court à sa perte ! L’enrichissement de la faction a entraîné un assouplissement des règles, exit la solidarité, nos jeunes savent à peine tenir une épée». Il évoque même à demi-mot une «joyeuse bande de pucelles».
«La transition a été ratée» assène t’il, «tout a été précipité, je ne vais pas jeter la pierre à Gostcham, Tiplish lui a confié la direction de la faction sans le former». Il ajoute que sans directives claires sur le projet de faction, leur nouveau chef ne peut être que désemparé face à un tel chantier. Il n’hésite d’ailleurs pas à citer en exemple la grande pyramide de Providia : «C’est une aberration de construire un bâtiment aussi grand et de le laisser vide, quel exemple pour les nouveau arrivants, il est clair que si Tiplish est parti, c’est qu’il ne savait plus faire face à ses responsabilités de chef de faction.».
Face à ces constats, Sire Merik évoque son absence : «J’avais besoin de prendre du recul, je ne me reconnaissais plus dans la Legio Ordo actuelle». Sans nous donner d’indications plus précises son son lieu de villégiature, il nous assure avoir pris le temps qu’il fallait pour réfléchir à de nouveaux projets pour la faction, il souhaite offrir un nouvel élan à ce mastodonte. ««Je souhaite recentrer la faction sur ses valeurs premières, nous sommes des guerriers, pas des constructeurs. Je vois la Legio Ordo comme RRenegade, l’habitation réduite à son plus simple appareil»». La cité nnomade de Renegade a été reconstruite par les Klankrig exilés à Providia depuis le Grand Grand Chambardement. Les Klankrig composent une ttribu de chasseurs vivant dans des tentes au sein de terres reculées d’une région éponyme.
D’après ses dires,, sire Merik ne souhaite pas prendre la tête de la faction, mais envisage de de contribuer à son renouveau. Il semblerait d’ailleurs qu’il ait rallié d’autres comparses à sa cause. ««Le bâtisseur Supravirus est un compagnon de choix pour ce projet, outre ses talents de combattant, il permettra d'offrir un cadre unifié et plaisant loin des bigarrures de Providia»». Sans détours, il ajoute qu’il n’y a pas d’autres solutions que d’abandonner et de destituer Providia de son rang de capitale de faction, trop d’argent y a déjà été dilapidé. D’après lui, lles fonds de la Legio Ordo devraient servir à financer des armes et non de la décoration.
Face à l’idée de dissensions, sire Merik rétorque que ceux qui ne seront pas satisfaits du nouveau projet pourront partir et que dans tous les cas lui et les autres vrais légionnaires retourneront sur les pas des Klankrieg. Quoi qu’il arrive, il souhaite adopter un mode de vie tribal en accord avec les valeurs fondatrices.
D’un point de vue géopolititique, Inu Merik ne s’oppose pas à la paix conclue le 28 Altoir. ««Bien au contraire, la paix nous apporte le répit nécessaire pour nous reconstruire»». Il n’a par contre pas oublié de revenir sur la situation de Necronomia, pour lui Sire Mathieu n’est autre qu’un hérétique, qui s’est perdu.
La naissance de cette branche radicale au sein de la Legio Ordo a le mérite de réveiller un peu cette faction qui semblait en perte d’activité depuis quelques mois. Pourtant nous nous interrogeons sur la légitimité de Sire Merik à mener cet exode. Cet homme dont les riches étoffes diaprent la tenue a occupé ses dernières années a trouver le meilleur moyen de dissimuler et assurer son capital. Le flibustier nous parait à ce jour en contradiction avec les idéaux qu’il véhicule. Les prochains mois confirmeront si ces paroles n'étaient de sa part qu'infatuations destinées à s’offrir une nouvelle fois le devant de la scène ou alors un réel projet pour sa faction.